Environ 15% des demandes d’assurance de prêt immobilier sont refusées chaque année en raison de problèmes de santé. Cette situation, souvent synonyme de rêve immobilier brisé, soulève une question cruciale : quelles alternatives s’offrent aux emprunteurs confrontés à un refus médical ? L’assurance emprunteur, essentielle pour accéder au crédit immobilier, protège la banque en cas de décès, d’invalidité ou d’incapacité de l’emprunteur. La loi offre heureusement une certaine liberté dans le choix de cette garantie, avec des dispositifs comme la loi Lagarde, Hamon, Bourquin, et plus récemment, la loi Lemoine. Les assureurs évaluent les risques à travers un questionnaire de santé et, parfois, des examens médicaux complémentaires. Face à un refus, il est important de comprendre les raisons et d’explorer les options disponibles.
Nous explorerons les dispositifs légaux mis en place pour faciliter l’accès à l’assurance, ainsi que les solutions alternatives proposées par le marché, afin de vous permettre de concrétiser votre projet immobilier.
Comprendre le refus médical : les raisons et les conséquences
Un refus d’assurance prêt pour raison médicale peut sembler insurmontable, mais il est crucial de comprendre les motifs de ce refus et les conséquences qui en découlent, ainsi que les recours possibles. Cette compréhension vous permettra d’aborder le problème de manière éclairée et de mieux explorer les alternatives disponibles.
Les raisons courantes du refus
Plusieurs facteurs peuvent conduire à un refus d’assurance emprunteur pour des raisons médicales. Ces facteurs sont analysés par les compagnies d’assurance, et peuvent entraîner un refus ou des conditions d’assurance plus contraignantes (surprime, exclusions de garanties). Focus sur l’assurance prêt risque aggravé.
- Maladies cardiovasculaires : Hypertension artérielle non contrôlée, antécédents d’infarctus du myocarde ou d’accident vasculaire cérébral (AVC) augmentent le risque aux yeux des assureurs.
- Cancers : Les antécédents personnels de cancer, même en rémission, peuvent entraîner un refus ou une surprime importante. Les antécédents familiaux sont également pris en compte.
- Diabète : Un diabète mal équilibré, avec des complications, peut poser problème.
- Maladies respiratoires : L’asthme sévère et la bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO) sont considérées comme des facteurs de risque.
- Troubles mentaux : La dépression, l’anxiété et d’autres troubles mentaux peuvent également être des motifs de refus ou de surprime.
- Surpoids et obésité : Un indice de masse corporelle (IMC) élevé est souvent associé à des problèmes de santé et peut influencer la décision de l’assureur.
- Pratiques sportives à risque : La pratique de sports extrêmes ou à haut risque peut être un facteur de refus ou d’exclusion de garantie.
La loi Lemoine a simplifié le questionnaire de santé pour certains emprunteurs. Si le montant total des prêts garantis n’excède pas 200 000 € par assuré et que l’échéance de fin de remboursement intervient avant le 60ème anniversaire de l’assuré, le questionnaire de santé est supprimé. Ceci permet à de nombreux emprunteurs de ne plus avoir à déclarer certains antécédents médicaux.
Il est aussi possible qu’un assureur accepte un dossier avec des conditions plus contraignantes, telles que des surprimes (augmentation du coût de l’assurance) ou des exclusions de garantie (certains problèmes de santé ne seront pas couverts). Ainsi, il est crucial d’analyser attentivement ces conditions avant de prendre une décision.
Les conséquences d’un refus médical
Le refus médical d’une assurance de prêt a des conséquences directes et significatives sur la concrétisation d’un projet immobilier. Par conséquent, il est crucial d’en connaître les tenants et les aboutissants pour faire les bons choix.
- Impossibilité d’obtenir le prêt immobilier : Dans la grande majorité des cas, les banques exigent une assurance emprunteur pour accorder un prêt immobilier. Un refus d’assurance rend donc l’obtention du prêt très difficile, voire impossible.
- Alternatives possibles : Si l’assurance est refusée, il existe des alternatives, mais elles ne sont pas toujours accessibles :
- Apport personnel plus important : Augmenter son apport personnel peut rassurer la banque et compenser le risque lié à l’absence d’assurance.
- Caution solidaire : Demander à un proche de se porter caution solidaire peut être une solution, mais cela engage fortement la personne caution.
- Réduction du montant du prêt : Emprunter un montant moins élevé permet de réduire le risque pour la banque et peut faciliter l’obtention du prêt.
- Le cercle vicieux : Un refus d’assurance peut impacter négativement la confiance de l’emprunteur et le décourager dans sa recherche de solutions. Il est important de rester positif et de persévérer.
Les droits de l’emprunteur face à un refus
L’emprunteur dispose de droits importants lorsqu’il est confronté à un refus d’assurance pour raisons médicales. Connaître ses droits est essentiel pour faire valoir sa position et explorer toutes les options disponibles.
- Droit d’accès au motif du refus : L’assureur a l’obligation de communiquer à l’emprunteur les raisons précises de son refus.
- Droit à la confidentialité des informations médicales : Les informations médicales communiquées à l’assureur sont confidentielles et ne peuvent être divulguées à des tiers sans le consentement de l’emprunteur.
- Possibilité de contester la décision de l’assureur : L’emprunteur a la possibilité de contester la décision de l’assureur en faisant appel à un médiateur ou en recourant à la justice.
Les dispositifs légaux : des solutions existantes, mais parfois insuffisantes
Plusieurs dispositifs légaux ont été mis en place pour faciliter l’accès à l’assurance emprunteur aux personnes présentant un risque aggravé de santé. Bien que ces dispositifs soient une avancée, ils ne sont pas toujours suffisants pour répondre à tous les besoins. Focus sur la Convention AERAS explication.
La convention AERAS (S’Assurer et emprunter avec un risque aggravé de santé)
La Convention AERAS est un accord entre les assureurs, les banques et les associations de patients qui vise à faciliter l’accès à la couverture de prêt aux personnes présentant un risque aggravé de santé. Elle permet d’examiner les dossiers de personnes ayant des problèmes de santé et de proposer des solutions d’assurance adaptées.
La Convention AERAS fonctionne selon différents niveaux :
- Niveau 1 : Conditions standard. Pour les risques les moins importants, l’assurance est proposée aux conditions standard du marché.
- Niveau 2 : Tarification majorée (surprime). Pour les risques plus importants, l’assurance est proposée avec une surprime, c’est-à-dire un coût plus élevé.
- Niveau 3 : Mutualisation (intervention du pool des risques aggravés). Pour les risques les plus importants, un pool d’assureurs mutualise les risques et propose une assurance, souvent avec des conditions spécifiques.
Bien que la Convention AERAS permette à de nombreuses personnes d’accéder à l’assurance emprunteur, elle présente des limites. Les surprimes peuvent être importantes, les délais de traitement parfois longs, et des exclusions de garantie peuvent être appliquées.
Le droit à l’oubli et la loi lemoine : une révolution progressive
Le droit à l’oubli permet aux personnes ayant été atteintes d’un cancer ou d’une hépatite C de ne plus déclarer cette maladie dans le questionnaire de santé, sous certaines conditions. La loi Lemoine va plus loin en supprimant le questionnaire de santé pour certains prêts et certaines conditions, ce qui représente une avancée significative pour l’accès à la couverture de prêt. Focus sur la Loi Lemoine assurance prêt.
Le droit à l’oubli s’applique si le protocole thérapeutique est terminé depuis un certain temps (10 ans pour la plupart des cancers, 5 ans pour certains cancers survenus avant l’âge de 21 ans, et plus récemment, des délais plus courts pour d’autres pathologies). La loi Lemoine supprime le questionnaire de santé si le montant total des prêts garantis n’excède pas 200 000 € par assuré et que l’échéance de fin de remboursement intervient avant le 60ème anniversaire de l’assuré.
L’efficacité de ces dispositifs est progressive. Si le droit à l’oubli permet de simplifier l’accès à l’assurance pour certaines personnes, la loi Lemoine représente une avancée plus significative en supprimant purement et simplement le questionnaire de santé pour un grand nombre d’emprunteurs. Cependant, il est important de noter que ces dispositifs ne bénéficient pas à tous, et des points d’amélioration sont encore nécessaires.
Les recours possibles en cas de non-respect de la loi ou de la convention AERAS
Si l’emprunteur estime que la loi ou la Convention AERAS n’ont pas été respectées, il dispose de plusieurs recours possibles, afin de faire valoir ses droits et d’obtenir une réponse à sa demande d’assurance.
- Saisir le médiateur des assurances : Le médiateur des assurances est un organisme indépendant qui peut aider à résoudre les litiges entre les assureurs et les assurés.
- Contacter les associations de consommateurs : Les associations de consommateurs peuvent informer et conseiller les emprunteurs sur leurs droits et les démarches à suivre.
- Recourir à la justice : En dernier recours, l’emprunteur peut saisir la justice pour faire valoir ses droits.
Les alternatives à l’assurance groupe : explorer d’autres voies
L’assurance groupe proposée par la banque n’est pas la seule option disponible. La délégation d’assurance, les assurances alternatives, le rachat d’assurance et le portage de prêt sont autant d’alternatives à explorer pour trouver une solution adaptée à sa situation. Parlons de la délégation assurance prêt senior.
La délégation d’assurance : comparer pour mieux choisir
La loi Lagarde a introduit la possibilité pour l’emprunteur de choisir librement sa couverture de prêt, sous réserve que le contrat présente des garanties équivalentes à celles proposées par la banque. Cette possibilité, appelée délégation d’assurance, permet de comparer les offres et de trouver un contrat plus adapté à son profil et à ses besoins.
La délégation d’assurance présente plusieurs avantages :
- Possibilité de trouver des contrats plus adaptés à son profil et à ses besoins : L’assurance groupe est un contrat standardisé qui ne prend pas toujours en compte les spécificités de chaque emprunteur. La délégation d’assurance permet de choisir un contrat sur mesure.
- Tarifs potentiellement plus avantageux : La concurrence entre les assureurs permet de trouver des tarifs plus compétitifs que ceux proposés par la banque, notamment pour les jeunes et les profils « atypiques ».
Pour bien choisir son assurance déléguée, il est conseillé de :
- Utiliser des comparateurs en ligne pour avoir une vision globale des offres du marché.
- Faire appel à un courtier en assurances spécialisé, qui pourra vous conseiller et vous accompagner dans votre recherche.
- Demander des conseils personnalisés auprès de plusieurs assureurs afin de comparer les offres et de choisir celle qui correspond le mieux à vos besoins.
Les assurances alternatives : des solutions innovantes pour les réfractaires
Pour les personnes ayant des problèmes de santé, il existe des assurances alternatives qui peuvent être plus accessibles que l’assurance groupe ou la délégation d’assurance classique. Ces assurances proposent des solutions innovantes, adaptées aux besoins spécifiques des emprunteurs. Une solution pour l’assurance prêt risque aggravé.
Parmi ces assurances alternatives, on peut citer :
- Contrats avec des garanties plus limitées mais plus accessibles : Ces contrats proposent des garanties moins étendues, mais sont plus faciles à obtenir pour les personnes ayant des problèmes de santé. Par exemple, certains contrats peuvent exclure les affections dorsales si vous avez des antécédents de ce type.
- Contrats « sur-mesure » négociés avec des assureurs spécialisés : Certains assureurs se sont spécialisés dans l’assurance des personnes présentant un risque aggravé de santé et proposent des contrats négociés sur mesure. Ces contrats peuvent tenir compte de votre situation spécifique et proposer des garanties adaptées.
- Assurances collectives proposées par certaines professions ou associations : Certaines professions ou associations proposent des assurances collectives qui peuvent être plus avantageuses que les assurances individuelles. Il peut s’agir d’assurances de groupe négociées avec des conditions plus favorables.
Les assurances temporaires dégressives sont particulièrement adaptées aux projets immobiliers avec une durée de remboursement courte. Elles permettent de réduire le coût de l’assurance au fur et à mesure du remboursement du prêt.
L’assurance hypothèque, bien que très rare en France, est une autre alternative. Dans ce cas, l’établissement financier se protège directement en cas de défaut de paiement, et l’emprunteur ne bénéficie pas de couverture en cas de décès ou d’invalidité.
Le rachat d’assurance et le portage de prêt : des options moins connues
Le rachat d’assurance et le portage de prêt sont des options moins connues, mais qui peuvent être intéressantes dans certaines situations. Elles permettent de changer d’assurance ou de prêt sans avoir à refaire un questionnaire de santé.
Le rachat d’assurance consiste à transférer son contrat d’assurance vers un autre établissement. Le portage de prêt consiste à transférer son prêt immobilier vers un autre établissement sans refaire un questionnaire de santé. Ces solutions peuvent être avantageuses si vous avez souscrit une assurance à un moment où vous étiez en meilleure santé, ou si les taux d’intérêt ont baissé depuis la souscription de votre prêt.
Alternative | Description | Avantages | Inconvénients |
---|---|---|---|
Délégation d’assurance | Choisir une assurance autre que celle proposée par la banque. | Potentiellement moins cher, garanties plus adaptées. | Nécessite de comparer les offres, équivalence des garanties. |
Assurances alternatives | Contrats spécifiques pour les personnes avec des problèmes de santé. | Plus accessible, contrats sur mesure. | Garanties parfois plus limitées. |
Rachat d’assurance | Transférer son contrat d’assurance vers un autre établissement. | Bénéficier de meilleures conditions si la santé s’est améliorée. | Frais éventuels, nécessite de comparer les offres. |
Portage de prêt | Transférer son prêt immobilier vers un autre établissement sans questionnaire de santé. | Conserver son assurance existante. | Nécessite de trouver un établissement acceptant le portage, frais éventuels. |
Les stratégies complémentaires : optimiser son dossier et minimiser les risques
Au-delà des dispositifs légaux et des alternatives à l’assurance groupe, il existe des stratégies complémentaires que l’emprunteur peut mettre en place pour optimiser son dossier et minimiser les risques perçus par les assureurs. Voyons comment obtenir un prêt immobilier avec problème de santé.
Préparer son dossier médical : transparence et précision
La préparation du dossier médical est une étape cruciale pour augmenter ses chances d’obtenir une couverture de prêt. La transparence et la précision sont essentielles pour rassurer les assureurs et leur permettre d’évaluer correctement les risques. Parlons du questionnaire de santé assurance prêt.
Il est recommandé de :
- Rassembler tous les documents médicaux pertinents (comptes rendus, examens, traitements).
- Être précis et transparent dans le questionnaire de santé, en ne omettant aucune information. N’oubliez pas que la dissimulation d’informations peut entraîner la nullité du contrat.
- Fournir des informations rassurantes sur son état de santé (amélioration, stabilisation). Joignez par exemple un certificat de votre médecin traitant attestant que votre état est stable et que vous suivez scrupuleusement votre traitement.
Un dossier médical complet et bien organisé permet de gagner la confiance de l’assureur et de faciliter l’évaluation des risques.
Améliorer son hygiène de vie : un signal positif pour les assureurs
Adopter une bonne hygiène de vie est un signal positif envoyé aux assureurs. Cela montre que l’emprunteur est conscient de sa santé et qu’il met tout en œuvre pour la préserver. Voyons des solutions pour surprime assurance prêt.
Il est conseillé de :
- Adopter une alimentation saine et équilibrée. Privilégiez les fruits, les légumes et les aliments complets.
- Pratiquer une activité physique régulière (au moins 30 minutes par jour). L’activité physique peut améliorer votre état de santé général et réduire les risques de complications.
- Arrêter de fumer et limiter sa consommation d’alcool. Le tabagisme et l’alcool sont des facteurs de risque importants pour de nombreuses maladies.
- Montrer un engagement dans le suivi médical (consultations régulières, respect des traitements). Le respect de votre traitement et le suivi régulier de votre état de santé montrent que vous prenez votre santé au sérieux.
L’amélioration de l’hygiène de vie peut avoir un impact positif sur la décision de l’assureur et permettre d’obtenir des conditions d’assurance plus avantageuses.
Faire appel à un courtier spécialisé : un accompagnement personnalisé
Faire appel à un courtier spécialisé dans l’assurance emprunteur pour les personnes ayant des problèmes de santé peut être une solution judicieuse. Le courtier possède une expertise et un réseau qui lui permettent de trouver des solutions adaptées à chaque situation. Focus sur le courtier assurance prêt spécialisé santé.
Le rôle du courtier est d’accompagner l’emprunteur dans sa recherche d’assurance, de négocier les meilleures conditions et de l’aider à constituer son dossier.
Pour trouver un courtier compétent et